Placard Interdit : Qui se cache derrière les GLOKdoll ?

Avant que ta GLOKdoll ne débarque chez toi, avant même de prendre vie dans le petit atelier où je vis à Bordeaux, en France, elle apparaît d’abord dans ma tête : un petit enfer grouillant de fantômes qui veulent renaître dans une poupée ou peluche de chiffon.

Elle n’est d’abord qu’un croquis soufflé par les vents, qui prend vite forme en un assemblage de tissus et fourrures. Quelques couleurs, de la peinture et des encres qui tachent les mains pour des jours… puis je lui brode un visage, à m’en faire saigner les doigts.

Chevelure et tenue soignées, je sculpte ses accessoires miniatures avec l’obsession d’un savant fou qui vient de donner vie à sa créature.

C’est du fait main, un savoir-faire artisanal au service d’une créativité bien étrange…

Bienvenue dans le côté high-tech du laboratoire.

Entre mes aiguilles et mes pinceaux, il y a l’ordinateur, directement connecté au GLOKboy : le geek dans l’ombre qui manie les nouvelles technologies comme un gamin hacke une Game Boy.

Une antique imprimante 3D crache des horreurs miniatures au milieu des fers à souder, ponceuses et autres outils de torture.

Une machinerie laser démoniaque découpe des tables Ouija minuscules, grave des autels macabres dans le bois… et d’autres idées tordues que j'ignore encore.

Même ma machine à coudre de Viking est détournée : avec un peu de dextérité, je la fais broder comme une vraie petite brodeuse !

Dans notre petite usine artisanale, les outils et les machines finissent eux aussi par faire des cauchemars.

Tu n’arrives pas au GLOKland par hasard.

Tu es déjà sur la carte, quelque part sur la route qui mène au bayou où le brouillard te suit, près des landes où l’herbe murmure ton nom.

Tu avances vers GLOKville, longeant la côte qui chuchote ses légendes mystiques.

Tu franchis les forêts qui engloutissent les imprudents, puis la fête foraine désertée dont les lumières s’allument chaque nuit à 03h58.

Et te voilà arrivé : chaque ruelle sombre conduit à un cinéma hanté, une confiserie ensorcelée… et surtout, une petite boutique éclairée d’un néon violet, que tu connais déjà.

Bienvenue chez toi.

Ici, le temps ne s’écoule pas comme ailleurs.

Les semaines se découpent en un cycle immuable dans l’atelier, devenu une ruche hantée : cinq jours de couture frénétique, rembourrage et assemblage en série, peinture, broderie et finitions jusqu’à ce que la mort nous sépare…

Automne et hiver, c’est pire : la saison froide transforme notre usine artisanale en version diabolique de l’atelier du Père Noël, pour que chaque petit adulte bizarre ait sa GLOKdoll préférée en cadeau.

Chaque samedi à 20h00, l’alarme retentit et chaque GLOKdoll prend enfin vie… la tienne.

C’est un peu notre messe noire hebdomadaire… et tu y es toujours invité !

L’album, c’est ma boîte à fantômes. Des images de GLOKfans qui utilisent une GLOKdoll pour demander ou célébrer un mariage… ou même un divorce. Qui la tatouent sur leur peau. Un magicien qui la transforme en accessoire de tour.

Dans ses pages : le fantôme de Rufus Bellefleur, groupe toulousain de rock cajun oublié, avec Julien Cassarino. Les séries officielles de GLOKdoll, les apparitions dans leurs clips et un show Halloween où je les ai maquillés en zombies crachant du sang sucré sur le public…

Plus loin, les captures d’écran : McFly & Carlito, touchés en plein cœur par leur colis sur-mesure bourré de références, me rendant fière à hurler. Raven et Sora, eux, totalement happés par mon univers, m’offrant une décharge de joie pure.

Et là… un polaroïd furtif chez Closed Escape Game Bordeaux, juste avant que je promette à une petite fille possédée de lui fabriquer une GLOKdoll. Promesse tenue.

Et toi… tu serais sur quelle photo ?

La nuit, l’atelier est une salle obscure éclairée par l’écran de télévision. Les ombres s’animent, et les histoires s’invitent dans mes mains.

Entre classiques légendaires et perles de l’horreur et du fantastique, j’observe attentivement les slashers flamboyants comme Freddy, les icônes gothiques de Tim Burton, les visions poétiques et cruelles de Del Toro. J’analyse les monstres cultes de Stephen King, les fantômes japonais aux longs cheveux noirs, et les found footage suffocants. Je me laisse fasciner par les cauchemars pixelisés de jeux vidéo comme Poppy Playtime ou Silent Hill, et par les creepypastas ou autres ARG déterrés des bas-fonds du net.

Ce sont mes muses, mes inspirations, que je dissèque comme un médecin légiste : pour comprendre comment naît la peur… et comment l’injecter dans chaque GLOKdoll.

Bienvenue, joueur curieux. Voici l’épopée de The Legend of Mika & the GLOKboy…

Dans des temps anciens, Mika appartenait à la Maison de l’Université, détentrice du Master of Art. Le GLOKboy avait voué allégeance à la faction des Beaux-Arts, porteur du DNAP.

Tous deux sillonnèrent des terres hostiles : la Zone des Caisses Enregistreuses, les Catacombes des Blanchisseries, les Royaumes en Guerre des Associations, et les Archives Poussiéreuses…

Mais ces quêtes rapportaient peu d’XP et trop de dégâts mentaux. Inadaptés aux règles absurdes du monde du travail, ils choisirent la Voie Bohème. Alors que leurs points de vie chutaient, ils trouvèrent un ancien coffre de tissus et d’objets oubliés. De leurs mains jaillit la première GLOKdoll, invoquant un portail vers le GLOKland.

À toi d’explorer le GLOKland et de suivre les quêtes qu’ils ont laissées derrière eux. Tu y rencontreras une pléiade de GLOKdoll, ces petites figurines textiles de collection. Es-tu prêt… à commencer ta partie ?

POURQUOI tout ça me fascine ?

Contes & légendes = réservoir inépuisable de monstres et de morales implacables.

Croyances & rituels = magie, vaudou, satanisme… codes occultes, outils mystiques. Chaque symbole ouvre une porte vers un autre monde.

Esthétique gothique = architecture, littérature… et surtout la mode ! Lolita et ombrelle, vampire et corset, cabaret goth en velours, steampunk au métal rouillé… plaisir pur des sens.

Je commence à comprendre :

Traumatismes d’enfance = jouets figés qui semblaient nous regarder, rires étouffés… nos premières leçons de peur.

Creepy cute = quand le mignon et l’horrible cohabitent dans un même objet, c’est pour apprivoiser nos frissons.

Histoires vraies = crimes tordus, tueurs en série, disparitions étranges… pour comprendre — ou dompter — les mécanismes de l’horreur.

Est-ce que je suis normale ?